Il y a 37 ans, la toute première vignette autoroutière était vendue. A l’époque, elle coûtait déjà 30 CHF, ce qui était un plaisir coûteux pour l’époque. Dix ans plus tard, le prix de la vignette a augmenté de dix francs, mais il est resté inchangé jusqu’à aujourd’hui. Malgré ce prix élevé, la Suisse est devenue, avec la vignette autoroutière, le précurseur des taxes routières et d’autres pays européens ont bientôt suivi son exemple. Mais à quoi sert la procédure de changement annuel ? Le fastidieux grattage et le rachat juste à temps avant la fin du mois de janvier?
Pour de nouvelles routes et contre les péages
Les recettes de la vignette, tout comme celles de l’impôt pétrolier et de la surtaxe sur les huiles minérales, sont utilisées pour l’entretien, l’exploitation et le développement des routes nationales. Elle nous permet donc non seulement d’arriver rapidement à destination grâce au vaste réseau autoroutier, mais aussi d’éviter les cahots sur des routes parfaitement entretenues. Autre avantage : avec la vignette, on peut circuler presque partout en Suisse sans devoir payer d’autres taxes. Du moins tous ceux qui circulent sur des motos de catégorie A et sous-catégories et des véhicules à moteur jusqu’à 3,5 tonnes. Les véhicules de plus de 3,5 tonnes sont en effet soumis à la redevance sur le trafic des poids lourds liée aux prestations (RPLP), ils doivent mettre un peu plus la main à la poche, en fonction du poids, du kilométrage et des classes d’émissions de gaz d’échappement de leurs véhicules. Les exceptions sont les routes de chargement des trains payantes ainsi que les ferries pour voitures et les deux tunnels routiers du « Grand Saint-Bernard » et du » Mont La Schera », qui sont payants. Les automobilistes qui empruntent les routes à péage suisses ne doivent donc acheter une vignette (presque) qu’une fois par an et peuvent ensuite utiliser l’autoroute à leur guise (tant que la vitesse est limitée). Ceux qui ont déjà traversé l’Italie, par exemple, et qui ont dû chercher désespérément des euros à une cabine de péage (heureusement, il est désormais possible de payer par carte partout), ne connaissent donc que trop bien les avantages de la vignette. Les automobilistes de passage qui l’oublient s’acquittent d’une amende de 200 CHF, tout comme ceux qui utilisent encore l’ancienne vignette au 1er février. La police peut rapidement s’en apercevoir grâce aux couleurs changeantes.
Les couleurs qui n’intéressent que la police
Rose, turquoise, violette, mauve… chaque année, la vignette change d’apparence. Mais contrairement à nos voisins autrichiens, la dénomination reste plutôt sobre chez nous. Alors qu’en Autriche, la vignette se pare des plus belles couleurs, du jaune citron au bleu ciel en passant par le lilas, le jaune safran et l’abricot, nous préférons le pragmatisme. A trois reprises déjà, la vignette est restée blanche (1988, 1995, 2000). En revanche, la couleur de l’année est particulière, car elle peut être différente à l’intérieur et à l’extérieur. Mais la couleur de la vignette n’a pas d’autre fonction que de permettre à la police de la distinguer clairement et de l’identifier rapidement.
Comment apposer la vignette sans payer d’amende
En revanche, il est vraiment important de la placer correctement : Sur la face intérieure du pare-brise, au choix derrière le rétroviseur ou sur le bord gauche de la vitre. Malheureusement, les collectionneurs n’y trouveront pas leur compte, car trop de vignettes suisses de différentes années peuvent être réprimandées par la police. Et les bricoleurs seront également déçus : les accessoires tels que les bandes adhésives ou autres sont strictement interdits. La fin du grattage et de la pose de nouvelles vignettes est prévue pour 2023. Des vignettes électroniques seront alors disponibles sur une base volontaire. Celles-ci seront alors virtuellement associées au numéro d’immatriculation du véhicule. La vignette autocollante et son équivalent virtuel coûteront toujours 40 CHF, mais l’édition électronique ne devra être achetée qu’une seule fois en cas de changement de numéro.
Ainsi, la vignette autoroutière se pliera également à la numérisation (qui, soit dit en passant, aurait dû avoir lieu depuis longtemps). Toutefois, il n’est pas encore certain à 100% que ce sera le cas dès la fin 2022. Il ne reste donc plus qu’à attendre et à profiter le plus souvent possible de l’exemplaire actuel en « violet métallisé » cette année.